• Génération Gris - Génération 4 - Chapitre 33

    Je me fais toujours du souci pour Will. Il semble de plus en plus fatigué, et même s’il ne veut pas me l’avouer, je sais que cela cache autre chose qu’une surcharge de travail.
    Après notre sortie au Simbucks, Alice a parlé de la situation avec Grégory. Mon frère n’en sait pas plus que moi, et n’avait même rien remarqué jusqu’à présent. Il a proposé à Will de le voir, mais il n’a pas réussi à obtenir grand-chose de lui. Will lui a sorti le même discours qu’à moi : que c’est le travail qui le préoccupe et que cela va finir par passer. Grégory n’était pas spécialement convaincu non plus, mais il ne peut pas le forcer à parler s’il n’en a pas envie. J’ignore pourquoi Will fait des cachotteries à tout le monde. Je ne sais pas si c’est parce qu’il n’a pas envie d’en parler à qui que ce soit, ou s’il a deviné que Grégory allait à la pêche aux informations pour moi.
    Dans tous les cas, je ne suis pas plus avancée et je ne sais plus quoi faire pour tenter de faire avancer les choses. Je ne peux même pas me défouler sur un terrain de basket !

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    Et, à force que cela me travaille, c’est moi qui commence à avoir du mal à dormir la nuit. Ou du moins, mon sommeil devient plus léger. Si bien que cette nuit, je sens que Will ne cesse de s’agiter à côté de moi, et je le sens qu’il se redresse, et s’assoit sur le bord du lit.
    A moitié endormie, ce mouvement me réveille. J’ai peut-être enfin l’occasion de le prendre sur le fait, et d’en savoir plus sur ce qui le trouble tant en ce moment !
    -Will ? L’interpelé-je doucement, faisant mine de ne pas comprendre, l’interrogeant sur ce qu’il est en train de faire.
    Je vois Will se figer. Il ne s’attendait sans doute pas à me réveiller, ni à ce que je réagisse. Il ne répond rien cependant, comme s’il patientait, ne sachant pas s’il avait bien entendu ou non. Ou bien, il espère que je me rendorme sans poser davantage de questions. C’est bien mal me connaitre !

    -Qu’est-ce que tu fais ? Ajouté-je ensuite dans un bâillement, mais bien décidée à ne pas le laisser s’en tirer facilement. L’occasion est bien trop belle pour ne pas s’en saisir.

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    Je l’entends alors soupirer, s’avouant vaincu, devinant qu’il ne pourra pas éluder la question, ni trouver un subterfuge pour s’en sortir. Pendant qu'il marque une pause, je me glisse tant bien que mal à côté de lui, pour m'asseoir également sur le bord du lit.
    - Je… Je n’arrive pas à dormir. Soupire-t-il, las, la fatigue s’entendant aisément dans sa voix. Je… J’allais prendre un peu l’air. Ajoute-t-il ensuite, penaud, et je devine que ses sorties nocturnes n’ont pour but que d’apaiser ses tourments et de s’aérer l’esprit.
    - Qu’est-ce qui t’arrive, Will ? Lui demandé-je alors, inquiète. Et ne me réponds pas que c’est à cause du travail. Ce n’est pas la première fois que tu fais fasse à une surcharge de travail, mais cela ne t’a jamais provoqué d’insomnie.
    Il ne répond rien. Il semble se perdre dans ses pensées. J'attends, patiemment, qu'il prenne son courage à deux mains et décide enfin de se confier à moi.

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    -Bon, d'accord, ce n'est pas le travail qui me perturbe en ce moment. Finit-il par admettre, fixant un coin de la pièce d'un air perdu. Mon cœur se sert alors qu'il tombe enfin le masque. Il me parait bien plus fatigué qu'il y a quelques minutes. Je.. C'est l'arrivée du bébé qui m'inquiète. Enfin.. plus exactement, c'est le fait de devenir père qui me provoque des angoisses nocturnes. M'avoue-t-il, la gorge noué, n'osant pas me regarder.
    Je suis vraiment surprise. Lui qui était si heureux de cette grossesse, qui passe chaque jour à tenter d'apaiser mon stress, prend soudain peur à l'idée d'être père ?
    J'avoue que j'ai du mal à comprendre.

    -Que... comment ça ?
    -Ne te méprends pas, je suis heureux de devenir papa. Me rassure-t-il aussitôt, alors que je suis perdue. En fait ... J'ai peur... d'être un mauvais père. Je n'ai pas seulement peur de ne pas être à la hauteur, j'ai peur d'être vraiment un mauvais parent.
    -Mais... Cet enfant ne pourrait pas espérer meilleur père que toi. Soufflé-je, dans l'incompréhension. Associer Will et mauvais parent dans la même phrase me parait tellement absurde ! Will est une personne merveilleuse et cela me parait tellement inconcevable qu'il soit un mauvais père que je suis surprise qu'il angoisse à ce propos. Cette éventualité ne m'a même jamais effleurée l'esprit.

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    -Tu crois ? bredouille-t-il, l'air plus perdu que jamais. Quand j'y pense, je ne peux m'empêcher de voir le modèle que j'ai eu. Tu as vu mon père, et on ne peut clairement pas dire que c'est le père de l'année. Soupire-t-il. Et... J'ai peur qu'inconsciemment, je reproduise le même schéma, les mêmes erreurs.
    -Will, tu n'es pas ton père. Tu n'es pas aussi dur que lui...
    -Il n'était seulement dur, Grace. Précise-t-il en secouant la tête. Je me fige, ayant peur de comprendre. Pour me punir quand je ramenais une note qui n'était pas la hauteur ou quand je faisais une bêtise, il ne contentait pas seulement de me mettre au coin ou de me priver de sortir avec mes amis. Et... dans mon travail, j'en vois, des parents qui reproduisent sur leurs enfants ce qu'ils ont eux-mêmes vécus. Cela vient rarement de nul part... Et plus la grossesse avance, plus j'y pense, et plus cela me fout la trouille.
    -Will... Tu... Tu ne nous as jamais parlé... Réponds-je, réalisant avec effroi que durant toutes ces années, nous n'avons jamais rien vu.
    -Quand tu es enfant, tu réalises pas forcément que ce n'est pas normal. Surtout qu'il savait faire en sorte que cela ne se voit pas. Soupire-t-il, dépité par ses souvenirs. Et puis, quand j'ai atteint l'adolescence, et que j'ai été en capacité de riposter, il a arrêté. Aujourd'hui, je sais que j'aurais dû en parler à l'époque. Mais... quand j'étais petit, il était le seul parent que j'avais et quand j'étais ado, je prenais un malin plaisir à le faire tourner en bourrique et profiter du fait d'être devenu trop fort pour qu'il ne puisse me faire quoi que ce soit.

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    Il soupire une nouvelle fois, et prend sa tête entre ses mains, désemparé. Je me sens tellement mal pour lui, le cœur serré en pensant à tout ce qu'il a vécu durant son enfance. Et je culpabilise tellement de n'avoir rien vu, que personne n'ait rien vu. On savait que son père était dur et injuste, mais nous n'imaginions pas à quel point.
    Et soudain, une question me brûle les lèvres. Un sujet que personne dans notre groupe d'amis n'a jamais osé aborder avec Will. Pour la simple raison que la seule fois où nous l'avons interrogé là-dessus, il nous a répondu qu'il ne voulait pas en parler. Et nous sommes ensuite passés à autre chose.

    -Et ta mère ? Lui demandé -je, timidement, après une longue hésitation. J'ai toujours supposé qu'elle était décédée, mais vu le sombre secret que cachait Will depuis tout ce temps, j'ai comme un doute.
    -Elle.. Elle est partie peu de temps après ma naissance. Me répond-t-il dans un haussement d'épaules. Mon père disait qu'elle n'était pas faite pour être mère. Je n'étais pas prévu et elle aurait préféré partir plutôt que d'être une mauvaise mère pour moi... Je ne sais pas si c'est la vérité, je n'ai que la version de mon père. Des fois, je me demande si ce n'était pas plutôt mon père qu'elle voulait fuir, et qu'elle n'a pas eu d'autre choix que de me laisser avec lui. Mais je suppose que je ne le saurais jamais.
    -Tu n'as jamais essayé de la retrouver ?
    -Non. J'ai toujours considéré que je n'avais pas de mère et je ne ressens pas de manque particulier, ni de besoin de la retrouver. Et puis, si mon père m'a dit la vérité, je ne suis pas sûr qu'elle ait envie que je la retrouve. Et s'il a menti et qu'elle a fui... Aujourd'hui, rien ne l'empêcherait de tenter de reprendre contact avec moi.

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    Un silence s'installe ensuite entre nous. Maintenant, je comprends pourquoi il a si peur. Ses bagages sont si lourdes qu'il a peur de les décharger sur notre enfant. Sa mère l'a abandonné et son père était horrible avec lui. Je comprends pourquoi il veut tant aider les enfants, je comprends pourquoi il a peur de devenir comme son père. Il n'a eu aucun bon modèle et se retrouve livré à lui-même devant l'arrivée de notre enfant, et devant son nouveau rôle de père.
    Je m'approche alors de lui, et je le prends dans mes bras.

    -Pourquoi tu ne voulais pas m'en parler ?
    -Je.. Je ne voulais pas te causer du soucis. Soupire-t-il alors, profitant de mon étreinte pour essayer de se détendre. Tu stresses beaucoup par rapport à l'appartement, sur comment on va accueillir ce bébé... Je ne voulais pas en rajouter une couche. Je.. Je croyais que je pourrai gérer seul. Quand je ne dormais pas la nuit, j'allais faire un tour dehors pour prendre l'air, m'aérer l'esprit et surtout, pour ne pas prendre le risque de te réveiller. C'est mon problème, pas le tien. C'est à moi de le gérer.
    -Tu te plantes Will. Tu n'es plus tout seul aujourd'hui. Nous sommes deux, et je suis là pour te soutenir quand tu ne vas pas bien. Enceinte ou non, cela ne change rien. Je suis là pour toi, Will.

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    -Merci Grace. Me souffle-t-il avec un faible sourire, tandis que je lui dépose un tendre b.aiser sur le front. Mais, je ne veux pas que tu t'inquiètes. Je... j'ai déjà pris rendez-vous avec un psy. Je veux faire tout ce qu'il faut pour être à la hauteur. Pour toi, et pour notre enfant. Je l'aime déjà de tout mon cœur et je veux qu'il ait le père qu'il mérite.
    -Tu le seras, Will. Tu n'es pas ton père, tu as conscience de ses erreurs et tu ne veux pas reproduire son comportement. C'est déjà une bonne base de départ. Tenté-je alors de le rassurer. Mais tu as raison d'aller voir quelqu'un. Ne serait-ce que pour ton propre bien-être et ta santé. Et... peut-être que tes angoisses sont dû au fait que cette grossesse réveille en toi des blessures du passé que tu n'as pas pu régler, soigner ?
    -Peut-être. Dans tous les cas, ce bébé a besoin d'avoir un père en bonne santé.
    -Et tu le seras. Tu as déjà fait la démarche d'en parler, c'est un bon début. Lui signalé-je. Et dans tous les cas, je suis là. Je t'aime Will.
    -Moi aussi, je t'aime. Me répond-t-il avant de m'embrasser.
    Nous discutons encore pendant un moment, de lui, de son père, du bébé. De notre famille. Nous finissons par retourner nous coucher, moi lover dans ses bras. Et pour la première fois depuis des semaines, Will a pu dormir d'un profond sommeil réparateur.

     

    *   *   * 

     

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    Maintenant que Will a commencé une thérapie, il semble aller mieux de semaine en semaine. Il n'hésite pas à me parler de comment se passe ses rendez-vous, et de l'évolution de son état. Il dort mieux la nuit et il a moins d'épisodes d'angoisse. Il commence à aborder sa paternité plus sereinement. Il s'inquiète de sa réaction qu'il aura au moins de la naissance, et de ce que cela pourrait réveiller chez lui, et je tente de le rassurer comme je peux. Son psy semble également optimiste. Il n'y a pas de raison que cela se passe mal et Will peut aller le voir aussi longtemps dont il aura besoin.

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    Quand à moi, je fatigue de plus en plus. Je peux difficilement tenir une journée entière sans devoir faire une sieste. Je suis plus irritable aussi. Avec le temps, je supporte de moins en moins l'appartement. Je ne sais pas si c'est parce que je ne l'aime vraiment plus ou c'est juste le stress de ne pouvoir accueillir convenablement notre bébé qui parle, mais un rien m'agace aujourd'hui. Je me rends de plus en plus compte que l'appartement est trop petit pour une famille, même si on réaménage le bureau pour en faire une chambre. Mais, le bureau, on l'installera où ? Will fait du télétravail et a besoin d'un espace pour travailler !
    Même le lit me semble également inconfortable. Dormir sur un lit escamotable ne m'a jamais dérangé jusqu'à présent, mais aujourd'hui, je vendrai mon âme pour dormir dans un vrai lit, avec un vrai bon matelas confortable.

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    Je finis par me réveiller de ma sieste en grognant. En ouvrant les yeux, je vois Will lire tranquillement un livre sur la parentalité et l'éducation. Je serai presque touchée de le voir si impliqué si je n'avais pas autant mal au dos. Et je me maudis intérieurement de râler alors que je viens à peine de me réveiller.
    -Bien dormi ? Me demande Will avec un sourire amusé.
    -Bof. Grommelé-je, dépitée de me sentir fatiguée alors que je viens de dormir. Je regarde l'heure sur mon téléphone, et je constate que j'ai dormi pendant une bonne heure. C'est pas possible que je me sente encore fatiguée ! Ce canapé est trop dur !
    -Tu pouvais ouvrir le lit pour être plus à l'aise. Me suggère-t-il ensuite.
    -C'est pareil, le lit est trop dur.

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    -Tu veux qu'on achète un vrai lit ? Me propose-t-il alors que je soupire de dépit.
    -On n'a pas la place pour se permettre de transformer le salon en chambre à temps plein. Maugréé-je, en me vautrant au fin du canapé tout en passant la main sur mon ventre. Mon pauvre bébé, où est-ce que tu vas atterrir ? Vivement qu'on trouve autre chose.
    -On va finir par trouver.
    -Mouais, j'en suis à me demander si ça va être le casSoufflé-je, autant exaspérée par la situation que par moi-même. Cela m'agace d'être de mauvaise humeur et de me montrer aussi impatiente ! Tout ce qu'on trouve, ce sont des maisons qui sont soit trop loin, trop cher ou demandant beaucoup trop de travaux pour qu'on puisse y emménager avant l'arrivée du bébé ! On va être obligé d'installer une barrière qui fasse le long de l'estrade pour être sûr que le bébé ne tombe pas ! Ca va être magnifique ! Enfin, si on arrive à trouver quelque chose qui nécessite pas de faire des trous partout car, sinon, je ne suis pas certaine que le proprio soit d'accord !

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    Will me regarde avec attention. Il me laisse me plaindre tranquillement sans m'interrompre. Des fois, je me demande comment il fait. Je me montre insupportable alors qu'il a ses propres problèmes à gérer. Je devrais apprendre à prendre davantage sur moi et arrêter de me plaindre de tout et n'importe quoi. Surtout que c'est tellement insignifiant que je me demande parfois si ce ne seraient pas les hormones qui me jouent des tours et me transforment en boule de nerfs.
    Quand je décide enfin de me taire, Will me sourit et pose son livre sur la table basse. Il se lève, j'en fais de même et il me prend tendrement dans ses bras.
    Aussitôt, je me calme. Il n'y a rien de plus magique que l'étreinte de mon homme.
    -Ne t'inquiète pas Grace, nous allons trouver une maison. M'assure-t-il avec confiance, alors que je continue à me montrer défaitiste.
    -Je t'avoue que plus le temps passe, plus j'ai des doutes. J'en suis quand même au stade où je ne pourrai même pas tenir un carton si on finit par trouver quelque chose.

    Génération Gris - Génération 4 - Chapitre 33

    -Ce n'est pas grave, tu superviseras le déménagement. Me rassure Will avec tendresse, tout en me caressant la joue.
    -Et si on ne trouve pas ?
    -On trouvera. Affirme-t-il en me souriant. Et si vraiment, nous n'avons pas de chance, tu superviseras le déménagement du bureau et l'installation de la barrière. Quoique pour la barrière... Connaissant ta mère, tu n'en auras même pas besoin. Ajoute-t-il avec amusement. Sa dernière remarque me fait sourire car il n'a pas tort : quand il s'agit de bricolage, Maman répond toujours présente ! D'autant plus s'il s'agit de sécuriser un appartement pour l'arrivée de son nouvel petit-enfant !
    -Comment tu fais pour être aussi confiant ?

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    -Je suis confiant parce que l'important, c'est qu'on soit ensemble. Peu importe où on vit au moment de la naissance, on y arrivera parce qu'on est tous les deux. Me répond Will tandis que ses mains se posent sur mon ventre. Et vu comment il bouge, il est d'accord avec moi, ce petit !
    -Et pour me supporter ? Je suis sûre que tu as envie de me secouer à longueur de journée. Demandé-je, alors que je souris, attendrie par l'expression de Will qui sent le bébé bouger dans mon ventre.
    -Tu veux juste avoir un endroit accueillant pour notre bébé, c'est normal que cela t'inquiète. En hausse les épaules avec désinvolture Will, comme si mon attitude n'avait pas d'importance. Tu fais le plus dur du boulot, alors je peux bien te proposer un bon bain chaud ou un bon massage pour soulager ton dos.
    -Et pourquoi pas les deux ? Lui demandé-je, ne perdant pas le nord, ce qui ne manque pas de le faire rire. J'ignore comment il fait, mais il a le don pour me faire me sentir plus légère alors que j'étais d'une humeur massacrante il y a à peine quelques minutes !
    -Va pour les deuxAccepte-t-il pour ensuite m'embrasser avec tendresse.

     

     

     


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